mardi 5 juin 2007

Pas de sabot, pas de cheval


[Suite à un week-end un peu chargé, la note de la semaine avec un léger retard]

Titre : Black Horses for the King

Auteur : Anne McCaffrey

Publié en 1996 par Harcourt

217 pages

Résumé : Après la ruine et du décès de son père, un jeune aristocrate, Galwyn Varianus est embarqué comme apprenti sous la houlette tyrannique de son oncle. Lors d'une traversée, il fait la connaissance des clients de son oncle : Artos, le Comes Britanorum et ses Compagnons. Artos souhaite se rendre au marché de Septimania afin d'y acheter des chevaux lybiens, les seuls assez robustes pour supporter des cavaliers armés. Artos a besoin de ces chevaux pour mener à bien son plan afin de chasser les envahisseurs saxons. Devinant les possibilités et la loyauté du jeune Galwyn, Artos requiert son service pour l'accompagner jusqu'à Septimania.

Le livre : Un livre d'apprentissage, qui décrit avant tout la naissance et la poursuite d'une passion, celle que le jeune Galwyn va nourrir pour les chevaux. Ce roman court et sa narration bien rythmée décrivent une époque peu évoquée dans les romans historiques jeunesse. Le livre offre aussi une origine pittoresque à l'art de la ferrure en Grande-Bretagne.

Le récit : Il s'agit d'une narration à la première personne. C'est Galwyn, un jeune adolescent d'origine aristocratique qui nous conte sa rencontre et les débuts de son service auprès du Comte Artos, qui n'est autre que le mythique Roi Arthur. Divisé en quatre parties, le roman suit la progression géographique mais aussi personnelle du héros qui, du marché à la ferme de Deva puis de Camelot au champ de bataille de Glein devra coûte que coûte proteger, soigner, dresser puis finalement ferrer les chevaux sur lesquels toute la stratégie d'Artos repose.

Le style : Première femme a avoir reçu à la fois le prix Hugo et le prix Nebula, elle est plus connu pour la saga où elle dépeint l'univers de Pern. Black Horses for the King n'est pourtant en rien un roman fantastique. Dans un acte qu'elle définit comme délibéré, elle a souhaité écrire son roman arthurien dans un cadre le plus vraissemblable possible sur le plan historique, méprisant l'image Hollywoodienne qui voudrait faire d'Arthur un chevalier médiéval plutôt qu'un héros évoluant dans une époque immédiatement postérieure à l'ère romaine. Un style léché, parfois soutenu mais jamais barbant dévoile le récit, ponctué ici et là de mots ou d'expressions latines qui ajoutent au parfum historique du livre et qui offrent une Grande-Bretagne jusqu'ici peu racontée.

Les atouts, la ligne éditoriale : le roman se place donc d'abord et avant tout d'un point de vue historique, même s'il est difficile d'établir une légitimité quant au personnage d'Arthur. L'auteur justifie d'une volonté de rompre avec les clichés du genre et la figure mythique, en le plaçant comme figure secondaire, en commandant charismatique vu à travers le regard d'un adolescent.
On regrette cependant que l'intrigue ne poursuive pas davantage l'aventure d'Artos et que les derniers chapitres précipitent si rapidement l'intrigue.

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